AZIZA GRIL-MARIOTTE : Le destin des collections scientifiques et artistiques des cabinets de curiosités de la Société industrielle de Mulhouse, des années 1830 à nos jours
Cabinets de curiosités
du XXI e siècle

AZIZA GRIL-MARIOTTE

Le destin des collections scientifiques et artistiques des cabinets de curiosités de la Société industrielle de Mulhouse, des années 1830 à nos jours

En créant la Société industrielle de Mulhouse (SIM) en 1826, l’objectif des industriels mulhousiens était de favoriser « l’avancement et la propagation de l’industrie  »1. Si l’innovation scientifique et technique est au cœur de leur préoccupation, elle n’empêche pas quelques membres passionnés de constituer rapidement des collections de géologie, minéralogie et botanique. Parallèlement, dès 1827, la question de la création d’un « musée industriel » est posée par plusieurs membres de la Société qui siégeront aux comités d’histoire naturelle et de l’école de dessin, créés en 18292. Dans leur idée, le « musée » doit répondre à un double intérêt : constituer des collections encyclopédiques et contribuer à l’émulation, notamment des ouvriers qualifiés pour l’industrie textile alors en plein essor. Les dons réguliers sont davantage liés aux aspects scientifique et technique, mais la Société reçoit aussi de nombreux objets de curiosités qui alimentent son « cabinet d’histoire naturelle ». Sous la présidence de Godefroy Engelmann, le comité de l’école de dessin qui devient celui des Beaux-arts en 1831 va jouer un rôle décisif dans l’évolution d’une politique en faveur de la valorisation des collections de la SIM, donnant lieu à l’ouverture de musées au XIXe siècle. L’étude de la constitution de ces collections, un phénomène largement répandu en Europe, dans un contexte industriel spécifique à Mulhouse, permet d’interroger les attentes des industriels et leur positionnement concernant la valorisation des objets.
Plusieurs pistes pourront être évoquées dans la perspective de dresser un état des lieux de ces collections :

Les collections naturalistes de la SIM entre curiosité et instruction

La SIM est conçue comme un lieu de débats et de recherches autour de « l’avancement et la propagation de l’industrie par la réunion sur un point central d’un grand nombre d’éléments d’instruction, par la communication des découvertes et des faits remarquables »3. Lors de sa fondation, le but de la Société n’est pas de constituer des collections, qu’elles soient scientifiques ou artistiques, mais d’encourager l’émulation en réunissant des « collections de plans et de produits manufacturés »4. Ses premières réalisations d’envergure concernent la formation professionnelle qui doit répondre aux besoins des industries textiles, alors en plein essor5. L’école de chimie démarre ses premiers cours dès 1822, puis l’école de dessin en 1829 ; d’autres initiatives suivront tout au long du siècle pour former une main d’œuvre spécialisée, accompagnant le développement de l’industrie alsacienne. Mais rapidement lors de leurs réunions à la SIM des membres évoquent d’autres ambitions en proposant « la formation d’une collection de géologie, de minéralogie, et de botanique »6, résultat des travaux du comité d’histoire naturelle7. Leurs comptes rendus permettent de retracer la constitution des collections minéralogiques et zoologiques grâce aux dons importants qui se poursuivent tout au long du siècle :
« M Jean Risler un des membres de notre comité d’histoire naturelle annonce à la société le don généreux qu’elle vient de recevoir de M. Kœchlin père, savoir : sa précieuses collection d’insectes, considérée comme la plus complète de France, & comme un chef d’œuvre d’ordre et d’exactitude ; ainsi que les livres de sa bibliothèque et sa correspondance ayant rapport à l’histoire naturelle (l’entomologie). […] Un autre don non moins généreux est annoncé à la Société par M. le Président : c’est la collection de minéraux et le cabinet de physique de M. Édouard Kœchlin notre vice-président, qui en fait abandon en faveur de la société. La société accepte avec reconnaissance cette offre, cependant sur la proposition de M. le Président elle invite M. Kœchlin et M. Kœchlin consent à se réserver la faculté de reprendre tous les instruments de physique qui composent son cabinet lorsqu’il serait reconnu que ces instruments ne sont pas d’un intérêt direct au but de la société car dès lors elle ne voudrait pas avoir pour sa responsabilité ni l’entretien ni la détérioration d’objets si précieux8. »
Ce rapport montre que les collections doivent répondre à un besoin, en l’occurrence servir de support aux travaux des commissions, c’est pour cela que leur accès est réservé aux membres de la société et à leurs invités9. Les premiers minéraux sont enrichis par la collection de Ferdinand Kœchlin qui contribue à la constitution d’un véritable cabinet de curiosités avec des animaux empaillés, des œufs d’autruche et divers objets rapportés du Sénégal10. Le « clou » de cette collection est une momie d’Égypte offerte par le pasteur Meyer qui viendrait des « catacombes de Thèbes »11. La Société continue d’enrichir « son cabinet d’histoire naturelle », tout en refusant les offres d’achat12. Elle reçoit régulièrement des coquillages, des oiseaux empaillés, des « objets de curiosité » pour « son musée d’histoire naturelle »13. Le procès-verbal de la séance du 28 mars 1838 fait ainsi état de collections d’empreintes de médailles, de monnaies romaines, d’échantillons de roches, d’oiseaux exotiques empaillés et de pétrifications :
« On remarque parmi les objets en dons à la société un beau cygne sauvage, empaillé envoyé par M. Godefroy Heilmann qui l’a tiré non loin de Mulhouse où la rigueur de l’hiver avait attiré une compagnie d’oiseaux du nord qui n’apparaissent pas dans notre pays que par le plus grand froid, une collection d’échantillons de roches et de pétrifications provenant de recherches dans le département du Bas-Rhin des forges de Zinswiller 14. »
Les dons se caractérisent par leur aspect hétéroclite et par l’intérêt accordé aux objets provenant du territoire alsacien. La SIM se trouve rapidement à la tête d’une importante collection qui se partage entre objets de sciences naturelles, de curiosités et diverses productions textiles avec notamment des objets appartenant au patrimoine local. Les dons réguliers et fréquents adressés à la Société par ses membres révèlent une pratique du cabinet de curiosités dans la tradition du siècle des Lumières. La SIM est devenue le réceptacle d’objets qui relèvent d’une curiosité pour la nature et d’une volonté d’étudier les sciences naturelles. Les minéraux, fossiles, coquillages, insectes, animaux empaillés vont quitter les cabinets de leurs propriétaires où ils décorent les murs pour rejoindre les vitrines et les étagères de la SIM. Ces objets changent alors de statut, le regard porté sur eux évolue : d’objets de curiosités et de décors, ils deviennent un support pour étudier la nature, comme l’encourage le comité d’histoire naturelle. Un intérêt qui n’est pas spécifique au contexte industriel, même si on retrouve cet attrait pour l’étude des sciences naturelles dans d’autres villes industrielles comme à Saint-Étienne. En 1833, la Société industrielle de l’arrondissement de Saint-Étienne a mis en œuvre une bibliothèque, un « beau cabinet d’histoire naturelle » et s’attelle à mettre en œuvre « un conservatoire de modèles et machines »15. Les sociétés savantes de ces deux villes industrielles partagent une même vision saint-simonienne dans laquelle la collecte d’objets doit contribuer au « développement de l’intelligence et du travail parmi [les] concitoyens »16. Le contexte manufacturier a contribué à l’essor des collections et à leur valorisation dans la perspective de les offrir au public.

Du cabinet de curiosités au musée d’histoire naturelle

À Mulhouse, les collections d’histoire naturelle vont ainsi constituer le premier musée : « la Société en fondant un musée d’histoire naturelle et d’objets de curiosité a compté sur une réunion de productions de la nature et de la science17. » Ses membres entament une réflexion pour les valoriser : « Les collections qui augmentent journellement exigent un nouveau classement, une plus grande surveillance et nécessitent la création d’une commission spéciale des musées pour s’occuper d’une meilleure distribution des objets qui s’y trouvent18. » Au nom de « la commission des musées », Engelmann s’adresse aux membres en proposant de prévoir un dispositif pour garantir aux « dépôts temporaires des objets d’art et autres curiosités » une conservation dans les meilleures conditions et permettre ainsi l’accroissement des collections, sans pour autant s’engager dans une politique d’acquisitions. Dans cette perspective, la SIM sollicite le soutien du ministère de l’instruction publique, en 1838, pour obtenir des objets en dépôt :
« La société industrielle a fondé dès l’origine de son institution un musée d’histoire naturelle que depuis lors elle s’est efforcée par tous les moyens en son pouvoir d’agrandir et de rendre plus complet. Bien que la pénurie de ses ressources ne lui ai pas permis de consacrer de fortes sommes à ces objets importants elle n’en possède pas moins aujourd’hui, grâce à des dons qui lui ont été faits, un fonds de collection, lesquels si elles continuaient à être enrichies, ne s’auraient manquer d’offrir un certain intérêt et pourraient surtout ainsi que la société se l’était proposé en le créant, servir à l’enseignement de ceux qui se vouent à l’étude des sciences auxquelles elles se rapportent (…) les frais que viennent de lui occasionner le local du musée ; et le classement des objets qu’il renferme ne lui permettront pas de longtemps songer à faire de nouvelles dépenses, et cependant il serait à regretter de voir tant de peine et de sacrifices rester en quelque sorte stériles, faute d’avoir pu continuer ce qui a été commencé. C’est dans cette fâcheuse position, Monsieur le Ministre, que la société prend la liberté de s’adresser à vous pour obtenir dans le moyen de votre protection, d’être comprise dans les distributions qui se font de temps en temps par la direction du musée royal du jardin des plantes, en objet de collections des différentes branches qui se rattachent aux sciences naturelles 19. »
La Société devait effectivement recevoir un certain nombre de pièces provenant du Museum d’histoire naturelle avec lequel elle est déjà en relation pour son jardin botanique20. En 1839, un règlement du musée est élaboré pour assurer son fonctionnement et son ouverture au public. Le lieu est placé sous la responsabilité et la surveillance du comité d’histoire naturelle qui nomme plusieurs conservateurs bénévoles, selon leurs compétences scientifiques ou plus vraisemblablement leurs centres d’intérêt : collections de naturalisation (mammifères et oiseaux), collections géologiques, collections minéralogiques, fruits en cire et coquillages, collections de botanique. Le musée est ouvert aux écoles le mercredi après-midi et au public le samedi après-midi. Dans la perspective des industriels mulhousiens, le cabinet de curiosités et le musée d’histoire naturelle ne sont qu’un même projet qui participe au courant en faveur des sciences et de l’édification du public21. La SIM se voit ainsi sollicitée pour que ses collections soient utiles aux écoles, notamment « les objets d’histoire naturelle nécessaires à l’enseignement de cette partie introduite depuis peu dans l’ordre des leçons »22. Une pratique pédagogique qui rappelle l’usage des cabinets en Suisse dans la tradition du siècle des Lumières et dont l’influence apparaît logique à Mulhouse23, notamment par les liens que certains membres entretiennent avec des savants bâlois.
La SIM est devenue le réceptacle idéal pour valoriser les collectes d’objets de ses membres les plus éminents, en associant la découverte scientifique à l’instruction, deux aspects à l’origine de la Société. Ces collections participent, au même titre que les écoles professionnelles, aux initiatives qu’elle mène en faveur de l’éducation. Dans le même temps, ce musée s’inscrit dans le développement des sociétés savantes locales qui œuvrent pour valoriser des collections d’histoire naturelle où la dimension régionale est importante24. L’influence germanique est aussi très présente, la tradition du Kunst-und Wunderkammern s’incarne dans l’aspect hétéroclite des collections25.
Un autre élément décisif dans l’ouverture de ce musée, propre au contexte mulhousien, est la volonté des industriels de contribuer à la culture et à l’imagination des dessinateurs pour l’industrie textile. Adolphe Braun, dessinateur industriel avant de se consacrer à la photographie, publie un album lithographique destiné à servir de modèles aux dessinateurs où les herbiers et les collections de fossiles ont inspiré de nombreuses planches26. Cet album participe à une autre collection, plus originale et plus spécifique à Mulhouse, rassemblée par la SIM dans la perspective d’ouvrir un « musée industriel ». Ce projet est évoqué en 1827, lorsque Daniel Kœchlin-Schouch (1785-1871) présente aux membres l’idée de rassembler « une collection d’échantillons de toiles peintes qui puissent montrer les différents degrés que cet art a parcouru depuis sa naissance »27. Dix ans plus tard, le projet est toujours en discussion, alors que des démarches ont été entreprises par le conseil d’administration de la SIM pour récupérer le fonds des échantillons conservés par le conseil des Prudhommes28. Lorsque le comité des beaux-arts se met en place en 1831, sous la présidence de Godefroy Engelmann (1788-1839), les contours de ce musée restent encore flous entre « former une collection aussi complète que possible de l’industrie cotonnière et surtout celle du Haut-Rhin » et favoriser la formation des dessinateurs pour le textile. Des plâtres de statues du Louvre sont ainsi envoyés car « la perfection, la grâce et la beauté doivent être les compagnes de la science »29. Les discussions montrent que le président de la commission défend à la fois l’idée d’un musée des beaux-arts et celle d’un « musée industriel du Haut-Rhin »30. Cette position s’explique par la personnalité d’Engelmann, ancien élève de Regnault aux Beaux-Arts de Paris, qui développe la lithographie, et sa disparition prématurée ne met pas fin aux ambitions qu’il affiche pour sa ville. Il faudra néanmoins attendre quelques années pour que la SIM soit en mesure de présenter ses collections dans un véritable musée. La volonté d’œuvrer à offrir une culture artistique aux dessinateurs pour les manufactures textiles est toujours la raison d’être du musée, mais l’évolution de la situation industrielle, après 1870, contribue à modifier la conception de certaines collections.

Le déploiement des ambitions muséales de la SIM

Les ambitions muséales de la SIM se déploient durant deux périodes. La première se déroule à la fin des années 1830, lorsqu’elle a accumulé des collections, notamment par le « dépôt temporaire d’objets de curiosités et autres »31. En janvier 1838, une circulaire est adressée à tous les membres, en France et à l’étranger, pour présenter la situation des musées de la SIM et appeler aux dons :
« Notre Société qui compte aujourd’hui douze ans d’existence a formé depuis quelques années, à côté d’une bibliothèque d’ouvrages scientifiques, un musée d’histoire naturelle et d’objets d’art et de curiosité ainsi qu’un musée industriel destiné particulièrement à réunir des échantillons de tous les produits manufacturés de l’Alsace depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours (…). Elle vient d’agrandir considérablement son local et les objets dignes d’être exposés au regard du public, pouvant désormais être plus convenablement disposés dans les vastes salles affectées à cette institution. À cette occasion la Société industrielle, confiante dans l’intérêt que doit inspirer à tout le monde et particulièrement aux habitants du Haut-Rhin une réunion de musées unique dans notre département, a été amenée à faire un appel à toutes les personnes du pays qui posséderaient des objets précieux d’art ou d’industrie, pour les engager à enrichir les collections de la société, soit à titre de dons, soit comme simples dépôts provisoires à charge de restitution sur première réquisition. Ainsi un grand nombre d’objets d’art ou d’antiquité, d’anciens échantillons d’industrie du pays, etc., disséminés aujourd’hui dans des collections particulières ou entre les mains de personnes qui tiendraient néanmoins à en conserver la propriété, pourront à cette condition, être déposés dorénavant dans un local où le public en jouira et où une parfaite conservation leur sera assurée, jusqu’au moment où le propriétaire témoignera le désir de les reprendre. Une commission spéciale et permanente est déjà constituée à cet effet et tous les objets confiés à la Société industrielle, soit à titre de dons, soit comme dépôts temporaires, seront enregistrés et étiquetés avec le nom du donateur ou du déposant 32. »
Cette circulaire montre comment le cabinet, pensé comme un complément à la bibliothèque, est devenu un musée ouvert au public dans une perspective philanthropique. Le parcours du musée repose sur la générosité des collectionneurs et, conscients de ses limites, un système de dépôts est proposé aux membres de la SIM. Ce procédé contribuera tout au long du siècle à l’enrichissement des collections et favorisera à terme les dons par les déposants ou leurs familles.
La deuxième période se situe durant l’annexion, à partir de la fin des années 1870, lorsqu’une politique muséale ambitieuse est mise en œuvre. Depuis les années 1840, les collections n’ont cessé d’augmenter, sans que la SIM ne soit toujours en mesure d’assurer leur entretien et leur valorisation. Assez rapidement, et alors que l’appel aux dons et aux dépôts a rencontré un grand succès, les nouvelles salles ouvertes en 1837 se sont avérées insuffisantes. La SIM décide de se donner les moyens humains et financiers pour redéployer plusieurs musées et des projets qui n’ont pu être mis en œuvre comme le « musée de peintures », confié en 1864 à la ville de Mulhouse et jamais ouvert au public33. Durant cette période, la SIM est devenue un des lieux où les liens avec la France sont entretenus et encouragés, grâce aux membres qui ont quitté l’Alsace et aux correspondants dans les villes industrielles françaises. L’influence germanique n’est pourtant pas absente, elle va se manifester dans la construction d’un nouveau bâtiment qui exprime toute l’ambition muséale de la Société. Avant même sa construction, le premier musée à rouvrir est celui d’histoire naturelle dans une version revisitée du cabinet de curiosité où s’accumulent les objets du monde naturel. En 1878, les nouveaux statuts prévoient une ouverture au public plus étendue. Les comptes rendus du comité d’histoire naturelle révèlent qu’il a fallu attendre 1884 pour qu’une « ère nouvelle  »34 s’ouvre. En employant ces termes, les industriels veulent montrer le travail scientifique de classement et les efforts de conservation. Entre 1878 et 1884, un vaste chantier se met en place pour traiter les animaux empaillés attaqués par les insectes, classifier et étiqueter chaque objet. Il débouche sur la conception d’une «accroître exposition rationnelle » pour « rompre avec le système actuel d’exhibition qui consiste à exposer aux yeux du public la collection entière »35. Des choix muséographiques se mettent en place dans une volonté de rationaliser le cabinet de curiosités afin d’en faire un musée scientifique. Un catalogue est même imprimé pour être vendu aux visiteurs. Les collections minéralogiques et animalières continuent de s’ par les dons des membres, désormais la SIM ne cherche plus à accumuler des objets, mais à développer « l’esprit d’émulation »36. L’ouverture au public s’accompagne d’une véritable réflexion de l’usage des collections, tout en conservant une présentation sous vitrine et un aménagement des objets qui relève malgré tout du cabinet de curiosités.
« Des efforts aussi clairvoyants eurent comme effet d’encourager l’élan des protecteurs du musée et d’éveiller la curiosité de visiteurs de plus en plus nombreux. Ils prouvent surtout que le Comité d’Histoire Naturelle a compris qu’il ne suffit pas de vouloir créer, mais qu’il faut, pour qu’une création soit durable, que longuement mûrie et prudemment poursuivie, elle tende à un but précis et profitable, susceptible de marquer un progrès et de concourir au bien général. La richesse intrinsèque d’une collection s’effacera dans ces conditions devant la valeur instructive qu’une organisation pratique aura su lui donner 37. »
Les ambitions muséales de la SIM se sont incarnées à cette date dans la construction monumentale d’un bâtiment surnommé le « musée de la Société industrielle » dont l’architecture imposante, à proximité du siège de la Société et de la gare, incarne la volonté de faire de Mulhouse une ville de musées. Après le lancement du concours d’architecture, les propositions ont été scrupuleusement comparées par la commission du musée et les membres sont autant attentif à l’harmonie et l’élégance du bâtiment qu’à sa disposition intérieure et à la question de l’éclairage des salles38. L’emplacement est choisi pour sa visibilité : « L’accès doit être facilité au public autant que possible. Quel meilleur moyen de l’attirer que de le placer à sa portée, en vue de tous, et de solliciter chacun à y entrer par l’aspect même de la foule de ceux que l’on voit de loin se presser à sa porte39? » Ce nouveau bâtiment, inauguré en 1882, présente au rez-de-chaussée des espaces pour le musée industriel et technologique en cours de formation. Au premier étage ont été installés le « musée historique du Vieux-Mulhouse », le « musée archéologique » qui se résume à une salle où est présentée la collection de Frédéric Engel-Dollfus offerte à la SIM et une grande salle consacrée à un « musée ethnographique ». Au deuxième étage, le « musée des tableaux » est disposé dans une grande galerie, il est complété par un cabinet d’estampes et deux grandes salles prévues pour l’organisation d’expositions40. Le bâtiment qui présente au-dessus de l’imposante porte d’entrée un cartouche où est inscrit « musée » a permis de proposer une organisation rationnelle des collections de la SIM. Cet ensemble ambitieux s’inscrit dans la vocation à l’origine des collections : favoriser la créativité des dessinateurs pour les manufactures ; mais il reflète aussi dans les préoccupations muséales de la fin du XIXe siècle en édifiant le goût du public41:
« Le comité des Beaux-Arts, chargé par la Société industrielle de l’organisation du Musée dont nous nous occupons, consacre tous ses efforts à l’augmentation et au bon classement des collections qui lui sont confiées, mais en veillant soigneusement à ce que tous les objets qui y sont admis présentent le caractère artistique qui, seul, pourra maintenir à notre Musée le mérite que nous avons toujours tenu à lui donner : à savoir de fournir aux jeunes artistes et dessinateurs de bons modèles dignes d’être imités, et de contribuer autant que possible à former et à épurer le goût du public nombreux que nous désirons voir visiter nos collections 42. »
Dans l’hôtel de la SIM, le musée d’histoire naturelle « débarrassé de tout ce qui lui est étranger »43 a pu se déployer, au plus près de ses fondateurs et de ses utilisateurs. Situé à côté de la bibliothèque, il reste un lieu d’étude, même si son ouverture au public est élargie, provoquant des difficultés dans la surveillance des collections qui subissent plusieurs vols. D’autres salles, libérées par la construction du grand bâtiment, abritent le « musée du dessin industriel » constitué par l’assemblage de plusieurs collections44. Le choix de conserver les collections naturalistes et les productions illustrant l’histoire de l’industrie textile, ensemble au siège de la SIM, relève d’une organisation pratique, mais aussi symbolique car ces objets incarnent l’idée originelle des collections avec la constitution d’un cabinet pour la science et l’industrie. La spécificité des collections mulhousiennes s’incarne dans cette double perspective.
Les collections muséales de la SIM sont indissociables de l’histoire de l’industrie mulhousienne où le textile gouverne, même si ne se réunissent pas que des manufacturiers, mais aussi des savants, érudits, ingénieurs qui tous participent à divers titres à un collectionnisme encyclopédique. Un véritable engouement pour les objets relevant autant des sciences naturelles que de l’art se propage et les travaux des comités ont certainement encouragé les membres à constituer leurs propres collections. Une pratique qui caractérise le monde des hommes d’affaires et des industriels au XIXe siècle45, et qui dans le contexte d’une culture protestante revêt une finalité philanthropique qui justifie l’ouverture des musées. Frédérique Engel-Dollfus, connu pour sa sensibilité saint-simonienne, s’adresse aux membres de la SIM à l’occasion de l’inauguration du nouveau bâtiment « en recommandant l’étude des beaux-arts comme l’une des distractions les mieux faites pour réagir contre la tyrannie du coton ! »46 Une préconisation qui s’adresse autant aux industriels qu’à leurs ouvriers. Du point de vue institutionnel, les collections mulhousiennes offrent une étude de cas intéressante car l’implication des municipalités, une règle à la fin du XIXe siècle47, est ici remplacée par celle d’une Société où l’émulation se manifeste aussi dans les actions de philanthropie. C’est d’ailleurs un aspect mis en avant dans le « rapport de la commission constituée pour étudier le projet de création d’un nouveau musée, présenté par M. Auguste Dollfus » :
« Quant au loyer même du terrain, la ville nous en fait la concession en considérant de l’avantage que nous lui offrons de construire, sans autre concours de sa part, un vaste bâtiment à la destination de musées. Tous nos musées en effet, nous le répétons, sont ouverts gratuitement au public ; ils servent à l’instruction de tous ceux qui veulent venir les visiter, et leur installation, ainsi que leur entretien, sont une charge municipale dans toutes les villes de quelque importance qui tiennent à honneur de posséder des institutions de ce genre. Nous pouvons être reconnaissants à notre municipalité de son concours éclairé, mais il doit nous être bien permis de dire qu’en cette circonstance nous ne sommes pas seuls à recevoir, et que la libéralité de la ville envers nous répond à une libéralité non moins grande que témoignent au public la Société industrielle et le groupe nombreux des souscripteurs qui lui permettre l’exécution de son nouveau projet 48. »
L’annexion n’a fait que renforcer une situation déjà existante et le positionnement très francophile des industriels s’exprime dans les collections muséales. L’attachement à l’Alsace s’incarne dans l’essor d’un collectionnisme régionaliste, l’histoire naturelle s’exprime par les animaux empaillés trouvés à proximité de Mulhouse, comme les collections de minéraux ou encore les achats de peintures d’artistes alsaciens49. L’enrichissement des collections muséales devait se poursuivre jusqu’à la Première Guerre mondiale, avant que la Seconde Guerre marque un coup d’arrêt définitif à la politique muséale de la SIM. En 1944, tous les bâtiments ont subi de lourds dommages liés aux bombardements de la gare toute proche, les salles où se trouvait le musée d’histoire naturelle, ont été complètement détruites et le grand bâtiment des musées est très endommagé. La période de l’après-guerre est marquée par des préoccupations plus urgentes que la rénovation des musées et il faudra attendre une dizaine d’années pour que le grand bâtiment soit restauré et rouvre au public avec un nouveau musée : celui de l’Impression sur Étoffes, héritier des collections industrielles de la SIM. Entre 1946 et 1956, le comité d’histoire naturelle rassemble les vestiges des collections naturalistes dans une villa donnée par une donatrice mulhousienne et il obtient le soutien du Museum d’histoire naturelle de Paris qui envoie un dépôt. Finalement, faute de moyens financiers et humains, le projet de rétablir le musée d’histoire naturelle est abandonné. Les objets du Museum regagnent Paris et les collections connaissent différentes localisations50. Les animaux empaillés, une partie des coquillages et quelques minéraux sont déposés au lycée Schweitzer pour former un cabinet scientifique, perpétuant ainsi les pratiques des membres du comité d’histoire naturelle du XIXe siècle. Les collections minérales demeurent dans le bâtiment de la Société, avant d’intégrer l’école de Chimie. Aujourd’hui, le réseau « Musées Sud Alsace » qui rassemble une dizaine de musées à Mulhouse et dans les environs, se présente comme « le plus prestigieux réseau de musées techniques et de civilisation industrielle d’Europe »51. Au-delà de l’opération de communication et du slogan touristique, l’inventaire de ces musées révèle comment la curiosité, la science et l’industrie ont connu de fortes mutations après la Seconde Guerre mondiale, malgré le destin chaotique des collections de la SIM. Une partie des collections qui formait le musée d’histoire naturelle a rejoint le musée Electropolis en 1992. La nouvelle muséographie, réalisée en 2003, repense le cabinet de curiosités pour y exposer les objets de la nature et techniques liés à l’histoire de l’électricité. L’objet est à nouveau envisagé comme un support à l’étude et à la découverte de la science dans une présentation évoquant l’ambiance des cabinets de curiosités. Leur renouveau, apparu dans les années 1990, explique cette mise en scène qui revendique une filiation avec le cabinet du siècle des Lumières comme le montrent les expériences de manipulations pseudo-scientifiques proposées aux visiteurs52.
----------------------
1. Archives Municipales de Mulhouse (AMM), fonds SIM, cote 98B1 « registre des comptes rendus de séances », décembre 1825-avril 1831, p. 5.1
2. AMM, fonds SIM, cote 98B1 « registre des comptes rendus de séances », décembre 1825-avril 1831, séance du 1er juin 1827, p. 40.
3. AMM, fonds SIM, cote 98B1 « registre des comptes rendus de séances », décembre 1825-avril 1831, p. 5.
4. Ibid., p. 6.
5. Florence Ott, « L’action de la Société Industrielle de Mulhouse en faveur de l’enseignement professionnel », L’enseignement professionnel et la formation technique du début du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, Brigitte Carrier-Reynaud (dir.), Publication de l’Université de Saint-Étienne, 2006, p. 21-31.
6. AMM, fonds SIM, cote 98B1 « registre des comptes rendus de séances », décembre 1825-avril 1831, p. 78.
7. AMM, fonds SIM, cote 94B84, « comité d’histoire naturelle, le 13 septembre 1829 ».
8. AMM, fonds SIM, cote 98B1 « registre des comptes rendus de séances », 30 avril 1830, p. 132.
9. La SIM met en place plusieurs comités : chimie, mécanique, histoire naturelle, beaux-arts et commerce.
10. Source : rapport de Philippe Defranoux sur les collections du musée d’histoire naturelle de la Société industrielle de Mulhouse – juillet 2013.
11. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, N° 22, volume 5, 1832, p. 232.
12. AMM, fonds SIM, cote 96B1515 « registre des comptes rendus de séances », novembre 1836-juillet 1841, 26 avril 1837, p. 20.
13. Ibid., p. 32.
14. AMM, fonds SIM, cote 96B1515 « registre des comptes rendus de séances », novembre 1836-juillet 1841, p. 69.
15. Bulletin publié par la Société industrielle de l’arrondissement de Saint-Etienne, Tome 1er, 11ème année, 1833, p. 10.
16. Ibid.
17. AMM, fonds SIM, cote 96B1550 « registre des copies des lettres », p. 213 : lettre du 1er septembre 1837.
18. AMM, fonds SIM, cote 96B1515 « registre des comptes rendus de séances », novembre 1836-juillet 1841, séance du 29 novembre 1837, p. 52.
19. AMM, fonds SIM, cote 96B1551 « registre des copies des lettres », p. 45-46 : lettre du 15 mai 1938 au Ministre de l’Instruction publique.
20. AMM, fonds SIM, cote 96B1515 « registre des comptes rendus de séances », novembre 1836-juillet 1841, séance du 30 mai 1838, p. 76.
21. Renske Langebeek, « Les musées d’histoire naturelle de Leyde, Paris et Londres : analyse de l’évolution et du mode d’exposition des objets de musées d’histoire naturelle jusqu’aux premières années du XIXe siècle ; comparaison entre le “s’ Rijks Museum van Natuurlijke Historie" de Leyde, le Museum national d’Histoire naturelle de Paris et le “British Museum" de Londres », doctorat sous la direction de Michel Van-Praët, Museum Histoire Naturelle de Paris, 2010 ; « L’aménagement des collections d’Histoire naturelle aux XVIIIe et XIXe siècles », La Lettre de l’OCIM, n° 134, 2011, p. 29-36.
22. Ibid., p. 76.
23. Claire Brizon, 2018. De la collecte à l'usage: Les artefacts du cabinet de l’Académie de Lausanne au 18e siècle. Colligo, 1(1). https://perma.cc/P5LG-KZS3
24. Michel Van-Proët, « Cultures scientifiques et musées d’histoire naturelle en France », HERMÈS, 20, 1996, p. 143-149. Voir aussi Bénédicte Percheron, Les sciences naturelles à Rouen au XIXe siècle. Muséographie, vulgarisation et réseaux scientifiques, Paris, éditions Matériologiques, 2017.
25. Krzysztof Pomian, Collectionneurs, amateurs et curieux, Paris, Venise, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, ed. Gallimard, p. 95, 118-119.
26. Aziza Gril-Mariotte, « Adolphe Braun und die Tradition der Blumenbilder: die photographische Revolution im Kunstgewerbe », U. Pohlmann, p. Mellenthin (dir.), Adolphe Braun. Ein europäisches Photographie-Unternehmen und die Bildkünste im 19. Jahrhundert, Schirmer/Mosel München and Münchner Stadtmuseum/Sammlung Fotographie, 2017, p. 30-55.
27. AMM, fonds SIM, cote 98B1 « registre des comptes rendus de séances », décembre 1825-avril 1831, séance du 1er juin 1827 p. 40.
28. AMM, fonds SIM, cote 96B1515 « registre des comptes rendus de séances », novembre 1836-juillet 1841, 26 juillet 1837, p. 36.
29. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, n° 27, volume 6, 1833, p. 309.
30. À l’Assemblée générale du 12 décembre 1832, M. Engelman soumet « une proposition ayant pour but de créer au local de la société un musée industriel du Haut Rhin. L’auteur en développe sa proposition, indique en même temps les moyens qu’il croit les plus convenables pour mettre à exécution ce projet important, et quelles seraient les précautions nécessaires à prendre pour la conservation des collections dont se composerait le musée en question. Une commission spéciale composée de MM. Engelmann, Kœchlin-Schouch, Kœchlin-Ziegler, G. Mieg, Schlumberger-Steiner, Ferdinand Kœchlin, et Josué Heilmann, est désignée pour examiner la proposition et en faire un rapport à la société. », Archives municipales de Mulhouse (AMM), fonds SIM cote 96B1516, p. 56.
31. AMM, fonds SIM, cote 96B1551 « registre des copies des lettres », p. 13-14 : courrier du 24 janvier 1838.
32. Ibid.
33. Le 28 décembre 1864, la SIM fait don à la ville de Mulhouse de sa collection de tableaux qu’elle continue d’enrichir, en échange de l’ouverture d’un musée municipal (AMM, fonds SIM cote 96 B 1520 « Comptes rendus des séances de septembre 1864-août 1867 », p. 19-20). Le projet sera finalement abandonné par la ville en 1876 (AMM, fonds SIM cote 96 B 1522 « Comptes rendus des séances de mars 1873-juillet 1878 », séance du 27 septembre 1876, p. 191).
34. Centenaire de la Société industrielle, Tome I, Son activité et ses créations de 1826 à 1926, Mulhouse, Braun et Cie, 1926, p. 135.
35. Ibid.
36. Ibid, p. 134.
37. Ibid, p. 137.
38. BSIM, tome 50, 1880, p. 281-282.
39. BSIM, tome 50, 1880, p. 279.
40. « Rapport sur la construction du Nouveau Musée de la Société industrielle présenté au nom de la Commission d’études par M. Aug. Dollfus », BSIM, tome 54, 1884, p. 373-405.
41. Parmi de nombreuses références sur la question de la réception, voir Pascal Griener, Pour une histoire du regard. L’expérience du musée au XIXe siècle, Paris, Hazan, 2017.
42. Ibid., p. 398.
43. BSIM, tome 50, 1880, p. 272.
44. Aziza Gril-Mariotte, « La naissance des musées textiles en France, les exemples de Mulhouse et Lyon au XIXe siècle », Les Actes du Cresat, Revue du Centre de Recherche sur les Économies, les Sociétés, les Arts et les Techniques, n° 12, 2015, p. 63-80.
45. Albert Boime, « Entrepreneurial patronage in nineteenth-century France », in Edward C. Carter, Robert Forster, Joseph N. Moody (dir.), Enterprise and Entrepreneurs in Nineteenth and Twentieth-Century France, Baltimore et Londres, John Hopkins University Press, 1976, p. 137-207 ; « Les hommes d’affaires et les arts en France au XIXème siècle », Actes de la recherche en sciences sociales, Les fonctions de l’art, Vol. 28, juin 1979, p. 57-75.
46. AMM, fonds SIM, cote 96 B 1521 « Comptes rendus des séances de septembre 1867-février 1873 », p. 117 : séance du 26 mai 1869 lecture d’une notice de « M. Engel Dollfus sur le musée de peinture de la ville ».
47. Concernant le développement des musées municipaux en France au XIXe siècle, voir l’ouvrage de référence : Daniel Sherman, Worthy Monuments, Art museums and the politics of culture in nineteenth-century France, Londres, Harvard University Press, 1989.
48. Séance du 26 mai 1880, BSIM, tome 50, 1880, p. 265-286.
49. La Société va ainsi acquérir en 1871 « la collection minéralogique de feu M. Weber renfermant des spécimens de toutes les roches et minéraux provenant de l’Alsace », la collection est alors estimée à 4 000 francs, une somme importante d’autant plus que le comité d’histoire naturelle a toujours refusé la plupart des offres qu’il a reçues (AMM, fonds SIM cote 96 B 1521 « Comptes rendus des séances de septembre 1867-février 1873 », p. 213).
50. Voir l’enquête réalisée par Philippe Defranoux : rapport sur les collections du musée d’histoire naturelle de la Société industrielle de Mulhouse – juillet 2013.
51. www.musees-mulhouse.fr, concernant l’histoire de ces musées voir : Mulhouse, musées des temps modernes, Strasbourg, ed. La Nuée Bleue, 2009.
52. Voir Jean Clair (dir.), L’âme au corps, arts et sciences 1793-1993, exposition au Grand Palais, 19 octobre 1993-24 janvier 1994, Paris, RMN/Gallimard, 1993.
L’hôtel de la Société industrielle de Mulhouse construit en 1829. Aquarelle de M. p. Blondel. Archives de Mulhouse, fonds SIM, cote 96C29.
Le bâtiment du nouveau musée construit entre 1880 et 1883 à l’initiative de Frédéric Engel-Dollfus. Aquarelle de M. p. Blondel. Archives de Mulhouse, fonds SIM, cote 96C29.
À l’arrière de l’hôtel de la SIM, le bâtiment de droite abritait le Museum d’histoire naturelle avant sa destruction par les bombardements du quartier de la gare en 1944. Archives de la SIM.
Le cabinet de curiosité au musée Electropolis installé en 2003 à partir d’objets provenant des anciennes collections de la SIM.
Le cabinet de curiosité au musée Electropolis installé en 2003 à partir d’objets provenant des anciennes collections de la SIM.
Le cabinet de curiosité au musée Electropolis installé en 2003 à partir d’objets provenant des anciennes collections de la SIM.